L'étoile en question, une naine rouge située à environ 130 années-lumière, a libéré une éjection de masse coronale voyageant à environ 2 400 kilomètres par seconde - presque 100 fois plus lumineuse que n'importe quelle tempête solaire comparable de notre propre Soleil. En utilisant le télescope radio LOFAR, les astronomes ont enregistré une éruption radio de type II d'une durée de deux minutes et demie, le signe révélateur d'un plasma magnétisé se précipitant dans l'espace.
Les naines rouges sont parmi les étoiles les plus communes de la galaxie et certaines des plus volatiles. Leurs champs magnétiques tourbillonnent comme des océans agités, projetant des éruptions qui surpassent même nos pires tempêtes solaires. Beaucoup des exoplanètes que nous qualifions de "potentiellement habitables" orbitent autour de ces étoiles - suffisamment proches pour être réchauffées, mais dangereusement près de ces tempêtes. Une seule éruption comme celle-ci pourrait dépouiller une atmosphère, déchirant la peau fragile qui rend une planète habitable.
Les scientifiques soupçonnent depuis longtemps que de telles éruptions se produisent ailleurs, mais jusqu'à présent, personne n'avait vu de preuves. Cette CME, qualifiée de "preuve accablante" par les chercheurs, confirme que la météo stellaire dans d'autres systèmes peut être bien plus extrême que la nôtre. Sur Terre, les tempêtes solaires peuvent perturber les satellites et les réseaux électriques ; dans ces mondes lointains, elles pourraient effacer les conditions mêmes nécessaires à l'émergence de la vie.
Pourtant, la découverte n'est pas synonyme de désespoir. Les astronomes considèrent cela comme une étape nécessaire vers la compréhension de l'habitabilité. Connaître les dangers aide à identifier les rares étoiles suffisamment calmes pour abriter la vie. Des instruments comme le futur Square Kilometre Array écouteront davantage de ces événements, construisant une image statistique de la fréquence à laquelle ils se produisent - et où dans la galaxie la vie pourrait avoir une chance.
Le paradoxe s'approfondit : les naines rouges, autrefois considérées comme des hôtes parfaits pour des planètes semblables à la Terre, peuvent être à la fois des donneurs et des destructeurs. Leur longévité offre des milliards d'années pour que la vie émerge, mais leurs tempêtes peuvent l'en empêcher. Notre recherche de vie au-delà de la Terre devient ainsi une quête d'équilibre - une quête pour des soleils qui brillent, mais ne brûlent pas.
Ce qui a commencé comme un scintillement dans un télescope radio s'est élargi en une question sur l'existence elle-même. Le souffle monstrueux d'une petite étoile nous rappelle que l'espace n'est pas seulement une toile de beauté, mais aussi de péril. Si la vie existe ailleurs, elle doit apprendre à danser avec de telles tempêtes - ou être abritée par des soleils plus rares et plus calmes. Le cosmos, toujours magnifique, révèle encore que création et destruction partagent souvent la même lumière.
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Sources : The Washington Post Space.com El País (English) Nature European Southern Observatory


